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Elor' > Perso' j'attendais d'avoir le temps, comme toujours
En revanche il manquera le récit de Hirwen (Morgendhal) et Mibar (Gal'Razyn), côté Horde
Hrul'n
De visite à Orgrimmar. L'alarme.
Si le premier point n'a rien de surprenant, le second non plus. Non, il baigne complétement du côté de l'inquiétant.
La Légion Ardente est revenue, en ce jour, en Kalimdor, sur les terres de la Horde et pire encore : dans sa capitale, celle-là même où l'on garde comme trophée l'armure de Mannoroth, souvenir d'une victoire tant sur les démons que sur l'esclavage - le premier - des Orcs.
Chacun se rendit aussi vite qu'il le pu là où l'on entendait le son de la bataille, les cris des grunts portaient loin leur rage et leur haine, tandis que les grands démons pointaient le bout de leur tête infâme, même au loin.
Comme instinctivement, les guerriers de la Horde se regroupèrent en un groupe uni pour se ruer sur chaque démon qui oserait rester ainsi et se tenir debout devant eux.
Bien vite, les Orcs et leurs alliés et leurs frères - et sœurs - découvrirent plusieurs démonistes occupés à maintenant ouverts deux ou trois portails démoniaques. Ça puait le démon.
Ils ne tardèrent pas à tuer les sorciers, limitant une première fois l’afflux impressionnant d'horreurs et d'immondices.
Inévitablement, les pertes furent aussi du mauvais côté quoique, par chance, mineures comparé à la raclée que prit la Légion.
Un avant-goût, ce n'était qu'un avant-goût.
Bien que la bataille dura quelques temps - un long moment parcouru de cris tant de guerre que de plaintes -, l'ardeur ne quitta pas un seul instant les défenseurs de la cité. Ils finirent par venir à bout de leurs assaillants qui, sans arrêt, se jetaient encore et encore sur eux, venus d'on ne sait où... L’hémorragie s'arrêta petit à petit, elle diminuait de manière inexpliquée.
Quelques cabalistes, un groupement de sorciers des plus sombres, pointèrent le bout de leur nez, soutenus par un rire et quelques moqueries auquel peu prêtèrent attention. Par Hrul'n, en tout cas, prit dans la bataille et enfermé en elle, colérique et déterminé, comme possédé par les éléments qu'on aura mis en colère.
Eux aussi tombèrent, écrasés par les coups d'une Horde exemplaire.
Les choses ne furent pas si faciles. La rage cachait à Hrul'n les maux, les mauvais côtés de la "guerre", les blessures tant corporelles que celles d'Orgrimmar, à feu et à sang.
On brûlerait les corps des Démons, ces "Ardents" ne porteraient jamais mieux leur nom. Le nettoyage serait long, mais ce ne serait rien à côté de ce qu'il faudrait oublier...
Alors, quand ont finit par se rendre compte que le bout du tunnel avait été atteint, une partie des combattants passait en revue les pertes tout en vérifiant que les ennemis soient morts. L'autre se regroupa autour d'un survivant, non pas un démon mais sans doute un homme ou quelque chose qui, un jour au moins, y ressembla.
Des grunts mirent le prisonnier en cage pour l'emmener devant Thrall lui-même, au milieu du premier hall du Fort. Il y serait interrogé.
Un survivant? Était-ce vraiment le seul de ces foutus démons, le seul à être encore, non pas debout mais vivant? Non. En haut d'un toit, celui-là même en dessous duquel était situé le portail menant à Draenor, observait un ultime parasite, ailé, le corps sombre, athlétique et malfaisant. Aussi grand qu'un Orc, le malin osait rire, perché là haut il ne risquait pas grand chose.
Il narguait les combattants jusqu'à s'approcher d'eux. Il tua un Troll, de sang froid, et en blessa un autre avant de partir, ainsi que Hrul'n. Fort heureusement, ce dernier acte fut un échec, grâce à la vigilance d'un Réprouvé.
Le démon quitta les lieux emportant, on s'en rendrait compte plus tard, le prisonnier et laissant deux choses : une grand blessure dans le dos du chaman Orc, sorte de brûlure dont la douleur n'était que très mineure, et un sombre présage au sujet de la Croisée.
Le Troll fut soigné et on lança une série, courte, de remerciements à l'intention des valeureux combattants, en honneur à leur courage. Puis, dans l'inquiétude générale, quelques-uns d'entre eux prirent la route pour la Croisée, qu'ils s'attendaient à voir mise à sac...
Il n'en fut rien.
Les gardes là bas se moqueraient presque de l'inquiétude justifiée de leurs frères et sœurs, soufflant, rassurés.
Le sourire fut de mise, bien qu'éphémère, comme si cette histoire ne cesserait pas de rebondir.
Ham'za, le Troll des Scalp-Rouge que côtoyait Hrul'n et Chayem depuis un petit moment déjà, était venu lui aussi. Il avait guerroyer comme un chef au côté des autres, et il en paya le prix.
Son corps était complétement mutilé. Et lambeau, sa peau et son corps avaient étés lacérés de part en part, transpercé et marqué à jamais. A jamais? A jamais...
Des points vitaux furent touchés, gravement. Plusieurs, de surcroit. La légendaire capacité naturelle à guérir des Trolls ne pourrait rien pour celui-ci. Même les Esprits, que le chaman implora plusieurs fois, à genoux devant le corps de son infortuné compagnon, refusèrent de lui venir en aide. Son sort était scellé et son destin s'arrêtait là.
Alors on prit Ham'za Kad'hal et on l'emmena à l'auberge, où il fut allongé.
Morgendhal, dont l'aide avait été aussi primordiale qu'inespérée, tenta de lui appliquer un baume. Rien n'y ferait.
Les derniers mots de celui qui était devenu un ami de Hrul'n firent couler ses propres larmes. Il cru lui-même que rien n'y ferait, que la tristesse de perdre le peu de bonnes personnes, le peu d'amis qu'il avait pour lui, ne passerait pas. Même Chayem était passée à deux doigts de le quitter, à Un'goro!
Il en aurait presque voulu aux Esprits...
Alors qu'il serrait la main du Troll qui lançait là ses ultimes battements de cœur, accompagnés d'une dernière volonté au sujet d'un certain "Zula", d'autres s'occupaient - désolés de ne rien pouvoir faire - d'un colis qu'un mystérieux inconnu aurait déposé là il y a peu.
L'Orc quitta l'auberge et prit l'air.
Bien qu'un de ses compagnons de bataille vint à lui, inquiet, rien n'y faisait : il s'en voulait.
Le soir, il retrouverait Chayem, sa Pointue. Il lui raconterait pour, le lendemain, accompagné du Comte Valek Bérille alors en visite diplomatique, se rendre auprès du Chef de Guerre au sujet d'une contre-attaque à mener et du prisonnier; disparu.
Les décisions furent prises et la machine était lancée.
"Ham'za..." murmurait-il.
"Accompagne moi encore, au côté de tes ancêtres et des miens, au côté des autres Esprits..."
C'était peut-être là que ces derniers l'attendaient.