par Bakuroy Mer 19 Juin - 21:01
De pire en pire se disait Ronald. Au fur et à mesure que les jours passaient, il y avait de plus en plus de signalement concernant les bétails retrouvés morts, mis en morceaux, et plus personne n'avait de doute quant aux coupables. Rantha n'était plus venu depuis quelques jours, Ronald craignait le pire. La jeune femme était certes expérimentée dans la chasse de worgen, ce qui ne lui empêchait pas de prendre mille risque en travaillant seule dans l'inquiétant bois de la pénombre. Plus d'une fois le mercenaire aurait voulu l'accompagner afin d'assurer ses arrières, mais la chasseresse était une femme solitaire, le genre de caractère qu'il pouvait comprendre et contre lequel il ne pouvait pas grand chose.
[Note du Mercenaire daté du 17ème jours de ce mois]
Rantha est enfin revenue ce soir. J'ai remarqué qu'elle ne se présentait uniquement qu'entre le crépuscule et la nuit. J'aurai aimé partagé un verre avec elle pour saluer son retour après quelques jours d'absence, mais les inquiétantes nouvelles qu'elle m'apporta me firent passer l'idée. Elle m'invita à la suivre, prétendant vouloir me montrer quelque chose d’extrêmement grave.
Je connais assez bien Rantha je pense. C'est une femme sûre d'elle, capable de faire face à un worgen seule. Si elle me disait que quelque chose était grave, alors je devais probablement m'attendre à une catastrophe... et mes soupçons étaient justes...
Nous nous sommes rapproché au crépuscule du village de Ruisselune, petite ville désaffectée de la marche de l'ouest, aujourd'hui tenu par des bandits. Une fois en position et cachés, nous avions une vu parfaite sur les activités du village. A première vu, les bandits semblaient patrouiller dans les environs. Ces derniers étaient à l'origine la raison de ma présence dans la marche, je savais que Rantha ne m'avait pas amené ici simplement dans le but d'espionner leurs petites magouilles, ce qui ne m'empêchait pas de rester curieux à l'idée de ses intentions. "Que voulait-elle me montrer ?" me demandais-je. Après quelques minutes, lorsque le soleil finit par disparaître sur l'horizon, quelque chose que je n'aurais jamais redouté se produit. Les bandits se tordirent soudainement de douleur, hurlant à la mort, et semblèrent littéralement s'auto-déchirer. Malgré la distance, il m'était possible de voir leurs tenu craquer et partir en lambeau, faisant place à une épaisse crinière argentée, leur mains se transformer en griffe, et leurs visages muter en museaux décorés de long crocs. Je n'en croyais pas mes yeux (puisse la lumière nous garder, si je n'avais pas vu cela de mes propres yeux, jamais je n'y aurais cru, quoi que...).
Rantha était restée silencieuse, son calme n'avait pas perturbé son sens de l'observation. Et son observation lui permit de me faire remarquer un détail qui m'avait complètement échappé sous le choc. La couleur de leurs pelage. En effet tout les bandits s'étaient transformé en Worgens Blancs, alors que les worgens de la forêt voisine étaient noirs. Ainsi nous arrivions à conclure qu'une intrusion avait eu lieu parmi leurs espèces. Rantha m'expliqua qu'un équilibre s'était installé jusqu'à aujourd'hui dans la forêt de la Pénombre. Malgré la présence de Worgens, les veilleurs avaient trouvé un moyen de contenir leurs nombre, mais ce nouveau worgen à priori venant d'ailleurs, avait chamboulé cet équilibre, poussant l'infection au delà de frontières de leur territoire.
[Note du Mercenaire daté du 18ème jours de ce mois]
Rantha est revenu cette nuit avec d'autre nouvelles. J'ai témoigné auprès des Milicien de la colline des sentinelles de mes observations du village de Ruisselune. Beaucoup ont peurs, mais personne ici ne semble prêt à abandonner la lutte. Ils savent je pense que nous n'avons pas d'autre choix que de faire face à ce fléau si nous souhaitons conserver le territoire. Après tout, il s'agit de leurs foyers.
J'ai aussi profité d'une occasion pour prévenir Dame Nalaawen, l'elfe qui s'était présentée quelques jours plutôt dans la région. Elle semblait en savoir plus sur les worgens, et j'ai pensé que nos dernières informations, combiné à ses connaissances pourraient nous aider à trouver une solution.
En terme de solution, il se trouve que nous ayons un plan. Rassembler les forces de la marche, demander un appuie à qui peut, et lancer une offensive, de jour, sur Ruisselune. Si les bandits sont des worgens la nuit, ils ne sont pas moins que des humains le jour, et face à eux, nos effectifs semblent à la limite du passage. Ils nous faut des combattants supplémentaires, Hurlevent pourrait-elle nous envoyer un détachement ? Les elfes pourraient-ils nous envoyer quelques élites ? Ou peut être des guerriers volontaires... Toute aide semblerait bonne à prendre, et une attaque contre Ruisselune doit avoir lieux au plus vite. A chaque jour qui passe, le fléau des worgen s'étant un peu plus sur la région, frapper le village bandit serait probablement un coup fort pour réduire leur nombre, mais n'arrangera cependant pas le problème.
En effet, notre second objectif à ne pas perdre de vu sera de retrouver ce worgen blanc, cet intrus qui a déclenché cette nouvelle vague de contamination.
Rantha est revenu ce soir, avec une autre information encore plus intrigante: Les Veilleurs des bois de la pénombre avait capturés une de ces bêtes. Ressentant ma curiosité, elle m'invita à l'accompagner à Sombreconté afin d'observer la chose, proposition que j'accepta immédiatement. Après quelques minutes à galoper de la colline des sentinelles jusqu'à Sombreconté, nous arrivions à une grange d'où émanait un silence inquiétant. Une veilleuse à l'entrée nous accorda le passage, et une fois à l'intérieur, nous fûmes accueillit par deux veilleurs surveillant un worgen à terre. Un worgen blanc. Ils avaient réussit à le maintenir sans violence par le biais de piqûres de calmant. Les chaines et les cages ne semblaient pas lui résister, et je me demandais même si deux gardes auraient suffit à faire l'affaire.
Le Worgen était à priori l'un des veilleurs du village. Le jour, il retrouvait son apparence humaine, ignorant ce qu'il lui était arrivé, et la nuit, il redevenait une bête sauvage et sanguinaire. Ceci me poussa à me demander si les bandits eux-même avaient conscience qu'ils étaient devenus des Worgens. Tant de questions sans réponses, tant de dangers, quant diable allons-nous réussir à trouver une solution ? Quand bien même, si nous en trouvions une, nous restera-il assez de temps ?
Il me faudra interroger ce worgen dans la grange lorsqu'il redeviendra humain, la moindre information qu'il pourra nous faire parvenir pourrait être un grand pas en avant dans la compréhension de cette énigme.