Accepter que celui qu'elle aime parte en quête pour une Faux l'inquiétait, elle avait en permanence ce noeud dans le ventre, celui de l'angoisse qui régnait de ne pas le voir revenir... Cela fut encore plus désastrueux lorsqu'elle apprit que son homme ne cherchait pas la Faux dans le but de sauver ses frères et soeurs coincés sous forme de Worgen, mais bien pour apprendre à la manipuler lui-même au péril de sa vie... Et surement aussi au péril de la vie des gens qui l'entourent... Kamaella s'isola plusieurs jours dans les plus profondes vallées du Berceau de l'Hiver, esquivant les monstres de glace qui gardaient là bas leur territoire, elle alla se terrer entre la roche froide d'une ruine de temple et les glaciers qui surplombaient la vallée. Ainsi, le froid prit toute son ampleur et berça la druidesse dans les confins du Rêve. Une douce chaleur vint à l'envahir, ses soeurs Nalaawen et Lilieth étaient là, autour d'elle, et par dessus leur épaule, d'un regard flouté par la fatigue et le froid, elle aperçu sa source de son mal être... Ruine. Elle l'aimait, c'était sur, bien plus qu'elle n'aurait aimé Lordvako quand il la convaincu de retourner dans le monde des elfes et plus celui de la nature sauvage, mais l'idée même qu'il puisse risquer sa vie et celle de son entourage pour se faire Worgen la rendait malade... Trahie, lésée, manipulée... Tout ces sentiments la submergeaient, pourquoi ne lui avait-il pas avoué plus tôt ses véritables intentions ? Pourquoi lui avait-il menti ? Aurait-elle préféré ne rien savoir et continuer sa quête dans l'ignorance ?... Tant de questions qui restèrent sans réponses. Cette tristesse qui l'envahissait n'avait d'autre conséquence que son aveuglement, fonçant tête baissée, la vue brouillée par les larmes, elle traversa le Berceau pourchassé par son homme qui tentait de lui rendre la raison. Elle voulait mourir... avait-elle prononcé de sa voix si peu commune et si mélodieuse. Elle préférait ne plus être que d'être sans Ruine. Peut-être son amour la rendait idiote, et égoïste même inconsciente, mais son amour était vrai et sincère. Aussi sincère que celui qu'elle avait pour la Nature, et Elune. Il lui fallut plusieurs jours pour se remettre, l'envie de remonter la pente l'avait quittée, elle semblait vouloir rester là à gésir au fond de son trou, plongée dans sa désillusion. Mais les paroles sages de sa soeur Lilieth et les promesses de son amant la firent réfléchir... longtemps... Et elle fini par lui accorder sa confiance, et son aide.
Son aide, elle le lui avait promise, elle voulait se prouver à elle-même et à ses soeurs qu'elle n'était plus une docile et fragile enfant. Que jamais plus on aurait à la sauver du pétrin, ou à la ramasser inerte, ou même encore à pleurer sur son épaule.
Le reveil fut bref, ses soeurs et Ruine n'étaient plus à Darnassus et lorsqu'elle demanda aux Sentinelles où ils étaient, elle apprit qu'un bateau était venu les chercher à Rut'theran, en quête de la deuxième partie de la Faux. Kamaella ferma les yeux, se concentra et fit appel à la nature pour se changer en rapide félin et, profitant de sa célérité, elle fila comme une flêche vers le port ou ses amis étaient en train d'embarquer. La voilà partie pour une aventure... Une aventure qui aurait bien pu être la dernière...
Elle ouvrit les yeux, la tête douloureuse et les membres engourdis, elle sentit un sol froid et humide sous elle, une énorme grille en fer oxydé se dressait quelques mètres devant elle. Elle renifla une fois, puis deux... Ouf... il était encore avec elle, et ses soeurs aussi. Enfermés tous ensemble dans une geôle sombre et froide, attachés tels des esclaves par de puissants liens aux poignet et aux chevilles. Un lourd collier métallique cerclait son cou. Des pirates riaient à tout va à l’extérieur de la cellule, dans celle-ci, des vierges de fer, des squelettes récents et plus vieux et ses soeurs enragées ou meurtries... Le bateau avait fait naufrage, si près du but... Ils avaient le manche de la Faux... enfin... ils ne l'avaient plus vraiment à présent puisque les pirates qui les capturèrent au larges des côtes d'Aprefange les dépecèrent de tout leurs bien, leur laissant que quelques guenilles sales à se mettre sur le dos. Un humain vêtu d'un chapeau de pirate et de vêtements de bretteur s'avança dans la cage et estima un prix pour chacun des Kal'dorei s'y trouvant... mille pièces d'or... C'était le prix de Kamaella " Elle est bien roulée mais pas très musclée, en plus, elle est déjà abîmée et ne pète pas un mot " elle se rappelait de ce jugement rapide et hautain qu'on avait fait d'elle...
Ils gîrent là une nuit de plus, et dans la journée , un grincement métallique se fit entendre, reveillant ceux qui somnolaient et attirant l'attention de ceux qui luttaient contre le sommeil. Là, une petite escouade de Gobelins et leur prétendu chef s'avancère, accompagné du pirate, sans doute le capitaine, de la veille. Et tour à tour, les frères et soeurs furent acheté, tels des morceaux de viande, tels des esclaves...
Des esclaves... C'était bel et bien ce qu'ils étaient devenus, tous autant qu'ils étaient. Enfermés dans cette misérable cage de bois, avec pour seule installation une bassine d'eau et quelques fruits avariés, tous se demandaient ce qu'il allait advenir d'eux. C'est là, se dit Kamy, que commence le véritable calvaire.. Parce qu'à côté de ce qui leur était reservé, ce qu'ils avaient vécu n'était qu'une pitoyable mise en bouche...
Tour à tour, les uns après les autres, ils furent trainés à leurs tâches, les uns à la mine, les autres aux scieries et à la construction d'un escalier sans fin et les dernières... à l'amusement des travailleurs... Kamaella et Nalaawen furent de cette dernière corvée, en raison de son physique et de sa musculature peu imposante pour Kamy et en raison de son grade et de sa valeur psychologique pour Nalaawen. Des pantins... Voilà ce qu'ils étaient... Et Kamaella fut marquée à vie, non pas par le fer qui la brula à feu et à sang sur les deux seins et les fesses d'un horrible initial " KR " mais dans son coeur, et dans son esprit...
" Toi, viens avec moi. " déclara d'une voix rauque et sévère une orquesse habillée telle un bourreau. Et Kamy s'éloigna de ses soeurs, tirée à coups violents depuis une chaine attachée à son coup. Ses pieds faisaient de petits pas endoloris à cause des liens et sa tête bourdonnait... Lorsqu'elle arriva dans ce qui semblait être la maison du Chef de camp, un gobelin de la Kapitalrisk naturellement, elle aperçu sa Soeur Nalaawen pendue au plafond par les poignets, le dos lacéré à chair et à sang par des coups de fouet à pique. Kamy fut attachée à la table qui s'étendait au milieu de la pièce, et le cauchemars commença... Elle fut forcée de gouter aux semences mammaires de sa soeur dont la poitrine était encore bombée par le récent accouchement... Rien que cela la ruinait et l'emplissait d'une honte sans pareille... Mais le supplice continua et dura des heures... Elle fut forcée d'offrir un plaisir non désiré à sa soeur , les deux pleuraient à chaud de larme, et les deux luttaient contre les réactions corporelles qui leur étaient imposées par la nature... Après plusieurs heure de plaisir forcé, l'orquesse fit un signe au chef de camp qui regardait perversement et avec un fin sourire narquois la scène depuis le début. Le gobelin s'avança et Kamaella fut souillée pour l'éternité.
Elle se réveilla le lendemain, pensant en avoir terminé avec la souffrance, mais elle fut forcée d'assouvir les plaisirs divers et variés des clients de la taverne du camp et ce... toute la journée durant, telle une poupée, telle une fille de joie...
Le soir tombé, elle retrouva ses soeurs et Ruine, tous commençaient à perdre espoir, les punissions et tortures se faisaient quotidiennes et tout le monde y passa sans exception. L'espoir quittait doucement les coeurs meurtri quand un oiseau se posa magistralement sur le toit de la cage et vint porter espoir et nouvelles réconfortantes : les sauveurs étaient en chemins, et il leur fallait tenir encore un peu.
Le coeur de Kamaella se mit à battre plus fort encore, elle semblait enfin voir le bout du tunnel... La lumière.
Mais la désillusion fut rapide lorsque tous furent punis une ultime et dernière fois ; ils furent conduit dans la salle de torture, celle que tout le monde craignait car jamais personne n'en ressortait intact, attachés de part et d'autres de la pièces, ils furent marqué au fer rouge les uns après les autres, tel une chaine vicieuse et infernale. Ruine n'en faisant qu'à sa tête, et défiant le maître des lieux, le Disciplinaire Val'thalen , entraina avec lui sa tendre dans une torture bien plus horribles que toutes les autres. Il se fit briser un genoux et fouetter le torse à chair et à sang et voyant à quel point Kamaella se débattait, ils la joignirent et la firent crier de douleur plus fort encore que ses soeurs, faisant de son dos un amas de chairs déchirées et à vif... Après une tentative de rébellion, elle fut matée et punie...
Le reste fut aussi sombre que cette sinistre aventure. A son réveil, elle était couchée à l'auberge de Darnassus, seule dans la chambre...
Et jamais , se dit-elle, elle ne pourrait soigner le mal qui lui avait été infligé car jamais elle ne l'oublierait.
Dernière édition par Meiko le Jeu 22 Mar - 16:21, édité 1 fois