Hommage à un grand Kal'doreï

Lettre de Lethaliw à sa demi soeur Emiade.

Spoiler:

Ma chère sœur,

Ça y est, il y est, dans sa grotte à druides. Il sera bien là. Il y a un nain qui va s'occuper de lui, il l'a promis. Il est un peu obligé de toute façon parce qu'il a rien à faire là, normalement. J'irai le voir souvent, enfin j’espère. Je l'ai mis en lévitation pour pas qu'il attrape des esquarres, mais le nain devra le descendre pour lui donner sa bouillie de temps en temps. Il est beau comme ça. Si un jour j'ai une maison à moi, je le ramènerai peut-être. Là où il est, il fait froid. Tant mieux comme ça, il ne s'abimera pas.

C'est la mère de sa gamine qui à trouvé l'endroit. C'est pas facile avec elle. C'est pas seulement parce que c'est une kal'do. Je crois que je lui en veut d'avoir une fille de lui. Je le sent comme une trahison. C'est confus dans ma tête, mais je fais des efforts parce que Ashu aurait voulu sue je les fasse. Ashureï, c'est aussi un kal'do, mais lui, c'est un grand kal'doreï qui mériterait qu'on lui fasse une statue là où il est tombé. Il a jamais vu sa fille. Il est tombé avant elle, mais pas du même endroit. Moi non plus je l'ai jamais vue et c'est peut-être mieux comme ça parce que je sais pas si je pourrais me retenir de l'étrangler.

J'ai gravé ça à l'entrée de la grotte :

"ici repose un grand kal'doreï que personne a aimé sauf moi. Pourtant, il a fait chose bien. Attention car il est pas mort et, un jour, il reviendra. Son nom, c'est Ashureï. L'oubliez pas. Lethaliw."

Emi, je suis pas encore complètement nette et je sais pas si ça sera possible un jour que je le soit. Mais je ferais tout ce que je peux pour pas te décevoir. Sauf que, il y a des trucs plus forts que nous, des trucs que chacun doit faire pour que le monde continue de tourner dans un sen, ou dans l'autre. Ne m'en veut pas, Emi, je le fais aussi pour toi.

Lethy

Lettre à Ashureï laissée près de sa couche, dans son sanctuaire.

Y en a pas que des grands, des kal'do. Y en aussi des tout petit. J'en ai vu hier. Ils ont beau s'habiller en peau d'ours, ça tiens même pas debout quand c'est sur deux pattes. Ça se donne des airs de princesse, ça fait ça délicate avec des air pas pas y toucher, ça parle de bonté divine et de lumière de la lune, mais c'est pas croyable comment ça devient comme des bêtes quand ça voit une comme fille comme moi. Ça te regarde de haut et ça te fait des yeux tout noir, c'est pas mieux que des démons. Je voulais pas grand chose, moi, juste trois goutte d'eau du puits, de l'eau qui fait juste du bien à une sin'do accroc qui voudrait juste aller mieux. Et qui fait pas ça méchante en demandant la permission. Mais c'est aussi très stupide parce que ça te demande de partir sans même de raccompagner. Suffit de faire le tour du bosquet d'arbres et hop, ni vu ni connu... suffit d'attendre qu'ils partent et j'ai pu avoir toute l'eau que je voulais. Hmmm... mais pourquoi cet idiot de de gros chat tigré m'a bondi dessus ? Il a dû vouloir faire ce que les kal'do on pas eu le courage de faire. Mais moi, je lui ai fait ce que j'aurais fait aux kal'do si ils avaient fait comme le matou. Tant pis pour eux. La bêtise, c'est pas l'apanage d'une race. Y en a un, au moins, qui grognera plus jamais.

Elle entra brusquement dans la maison, en larme, le regard noir, avant de se jeter sur le lit et d'en arracher les draps comme pour les déchirer. De surprise, Emiade bondit sur sa chaise avant de réaliser qu'il s'agissait de sa soeur qu'elle suivit avec un inquiétude et empressement vers le lit.

- Qu'est-ce qu'il se passe, Lethy ?
- Il est revenu, répondit l'elfe en larme
- Qui ?... De qui parles-tu ?
- Ashu, il est revenu, je l'ai vu.
- Ashureï ? Le kal'doreïs qui...
- Oui, coupa l'elfe.

Emiade la regardait sans comprendre et tentait de la calmer en lui caressant les cheveux. Lethaliw, se redressa tout à coup et se réfugia dans les bras de sa soeur qui l'accueillit avec toute la tendresse dont elle était capable. Elle resta un moment silencieuse à écouter les sanglots de sa soeur puis, lui demanda avec une voix douce :

- Raconte-moi, ma chérie. Confie moi ta peine.

C'est ainsi qu'elle sut que Ashureï s'était réveillé. Il semblait qu'il ait perdu la mémoire, ce que n'avait pas bien saisi Lethaliw avant d'être rejetée par lui. Tout ce dévouement pour le protéger, le soigner, le faire accepter parmi les siens, les kal'doreïs qui l'avaient bannis jadis, tout cela pour être rejetée comme une étrangère, s'en était trop pour Lethaliw, encore incapable de ne rien attendre en retour lorsqu'elle fait un don de soi.

Emiade l'écouta, puis la réconforta jusqu'à ce qu'elle s'endorme comme un gros bébé meurtri. Elle la déshabilla pour l'envelopper dans les couvertures, puis elle se prépara à aller éclaircir tout ça. Ashureï revenu, ce n'était pas banal. Le chasseur de démons qui pactise avec le mal, continuant de faire du mal à sa soeur qui l'avait tant défendu contre ses détracteurs ? non ! C'était inconcevable. Mais si ! Après tout, le mal est le mal.