par milinda Ven 18 Avr - 20:58
Quelque chose attirait Abilys depuis déjà un bon bout de temps. Hyjal. Depuis qu’elle avait dû fuir cette région, depuis cette défaite de son peuple qui avait permis de vaincre les démons, elle y repensait sans arrêt. Secrètement, même parfois d’elle-même, elle priait la déesse Elune de lui ouvrir la route pour retrouver cette terre qui l’avait vue naître. Déjà, elle avait appris que le seul passage pour s’y rendre se trouvait au Berceau d’ l’Hivers. Elle qui n’aimait pas avoir froid, elle n’en fut pas trop réjouie. Pourtant, elle y alla et, à son grand désespoir, elle découvrit l’horreur qui barrait le passage : Les démons. Ils étaient très nombreux et puissants. Seule face à eux, elle ne faisait pas le poids. Elle regretta alors de ne pas avoir suivi ses ainées et de ne s’être intéressée qu’aux seuls rituels, délaissant les arts du combat. Les Gorges du Sombre Murmure étaient infranchissables. Peut-être...
Elle en repartit, mais elle y retourna quelques semaines plus tard. Seule. Ces sœurs, quand elle leur exposait son désir de revoir Hyjal, se moquaient d’elle, lui disant qu’elle était folle, que s’était impossible, qu’il fallait oublier le passé et construire l’avenir... Enfin, celles qui auraient dû l’aider à réaliser son rêve étalaient toutes ces sortes de sornettes qu’on raconte quand on ne veut plus voir ses échecs, ces peurs, ces résignations. Elles ne comprenaient pas que, pour Abilys, l’avenir était lié au passé, que sans le passé, l’avenir n’a pas de futur car comment ne pas reproduire les erreurs du passé si l’on refuse de les voir ? C’était dit : Même seule, elle y entrerait, vive ou morte.
Elle y retourna donc. Les démons étaient toujours là. Rassemblant tout son courage, elle s’attaqua au premier, celui du pont. Elle le terrassa non sans mal grâce à la Lumière qu’Elune lui avait insufflée depuis que l’elfe priait pour sa déesse. Elle le vainquit, repris quelques forces et poursuivit son chemin qui la mena à un Trauqe-mana. C’était une sorte de... truc, comme une bête à quatre pattes avec la tête à l’envers et de grandes cornes-défenses qui leur sortaient d’on ne sait où. Elle le vainquit aussi. Puis un autre pourfendeur, un gangre-démons aussi stupide que hargneux. Elle le vainquit mai l’entrée du tunnel en crachait un autre. Trop faible pour l’attaquer, elle tenta de se cacher, mais en vain. Elle avait été repérée et l’ignoble blasphémateur lui fondit dessus...
Trou noir. Âme en recherche. Retrouver son chemin jusqu’à son corps meurtri... Par chance, le démon l’avait laissé là. Abilys se réveilla, à demi hébétée, et fit appel à sa plus puissante magie pour retrouver des forces afin de montrer au crétin de démon qu’une prêtresse d’ELune ne mourrait pas aussi facilement. Et il en fit les frais.
Puis ce fut une femelle, une succube. La haine d’Abilys pour ce genre de créature lui donna facilement de dessus. Un autre gangre-démon approchait et il fallait à nouveau se cacher pour retrouver des forces. Elle s’engouffra dans le second tunnel. Pas de chance, le gangre-démon fit la même chose. Impossible de lui échapper. Il laissa à nouveau le corps de l’elfe allongée sur la pierre, sans doute en offrande aux rats et aux araignées, pendant que son âme, petit boule de lumière bleutée, cherchait à y retourner.
Ce fut bien plus difficile, cette fois. Il fallait choisir le bon moment car, entre la succube qui gardait la sortie et le gangre-démon qui allait et venait dans la galerie l’instant du réveille devait être bien choisi. Quand les deux furent assez loin et le dos tourné, elle rouvrit les yeux et eut le bon réflexe de se fondre dans les ombres avant qu’ils ne s’en aperçoivent. Une douleur effroyable se réveilla avec elle qui faillit lui arracher un cri. Elle put le contenir. L’instinct de survie était le plus fort.
A grand peine, elle parvient à se faufiler pour se réfugier dans une zone déserte. Blessée, désespérée, au bord de se laisser sombrer, elle se recroquevilla dans un coin sombre, cherchant un moyen de ne pas mourir. « Pourquoi ne m’ont-elles pas écoutée ? Pourquoi est-ce que je me retrouve seule ? Elune, je t’en prie, aide-moi ! »