Le froid est sans doute l’obstacle le plus insurmontable du Norfendre. Le froid de la glace, de la neige, le froid de l’air, le froid des corps des non-morts partout, le froid des guerriers habitués au froid, donnant des ordres froids avec des mots froids... Le froid, le froid partout, tout cela était nouveau pour Emiade, elle qui avait grandie dans la douceur de Comté du Nord à l’abri de tout. Alors quand elle se retrouva face au trou dans la glace, avec Vespéran, le destrier de l’Ombre de Thassarian et le phylactère de la Liche au fond, elle frissonna dans tout son être et faillit s’écrouler de désespoir en comprenant qu’il faudrait plonger pour aller le récupérer. Elle se concentra pour invoquer son bouclier de Lumière qui la protègerait et entreprit de se déshabiller. Elle plongea nue dans l’eau glacée enveloppée de son bouclier et ne sentit qu’à peine plus le froid que quand elle était au dehors, toute habillée. Arrivée au fond, elle s’empara du la chose voulue quand des ombres surgirent et l’attaquèrent. Elle ne sentit plus le froid. Elle rayonna tellement de Lumière que la glace fondait à vue d’œil et que les ombres durent retourner dans leur néant d’où elles ne devraient jamais sortir.
Thassarian parut content de récupérer le phylactère. La Liche était sans force. Lourid, le squelette en armure qui servait le chevalier, se chargea de la tenir en respect pour que son maître ait les mains libres. « Nous avons des seigneurs du fléau à éliminer dans la ville d’En’Kilah » lui dit-il. Emiade ne voyait pas du tout les choses ainsi. « Nous ne sommes que deux... Des renforts seraient sans doute nécessaires » lui rétorqua-t-elle. « Mission Suicide... C’est ainsi qu’ils ont désigné notre expédition ici, à moi et mes hommes. L’un s'est enfui et les autres sont blessés. On m’envoie moi, un mort, à la mort. Voulez-vous m’aider ? »
Emiade avait oublié le froid depuis belle-lurette. Son esprit était en désordre. Elle, une prêtresse de l’Église de la Lumière, aider un chevalier de la mort ? Pourtant, il semblait si sincère dans sa détermination à servir l’Alliance et lutter contre le Fléau ! Que fallait-il penser de tout cela ? « Une fois ma mission remplie, et le fléau vaincu, j’accepterai ma mort. Je rejoindrai moi-même le royaume des morts, je vous en fais le serment. » Ainsi parlait le chevalier. Emiade ne put qu’éprouver une grande compassion pour cet homme, abandonné de tous, trahi jadis par Arthas, qui continuait de se battre pour son idéal. Tout non-mort qu’il était, il lui réchauffa le cœur. « Lutter contre l’Ombre, je ne peux le refuser, et quand tout cela sera fini, je parlerai de vous en clamant que vous étiez un héros » Lui promit-elle. « Le titre de héros est réservé aux vivants, je n’en ai pas besoin. Quand tout cela sera fini, je sombrerai dans l’oubli » rétorqua-t-il. Mais Emiade ne laissera jamais faire cela. Être un héros ne dépend pas d’un état de l’être, mais de ses actions. Pour la première fois de sa vie, elle se surprit à voir la non-mort d’une autre manière. Son empathie habituelle la conduisit vers une pensée qui lui était étrangère jusqu’à maintenant, celle qu’un non-mort pouvait avoir encore un cœur.
Les Grands Prêtres Talet’kha, Andorath et Naferset ont été abattus. En’Kilah était désormais sans guide et très affaibli.
***
Avant de quitter Thassarian, Emiade appris de celui-ci que le Donjon de la Bravoure était probablement infiltré par le Fléau et le Culte des Damnés. Il soupçonnait le général Arlos lui-même d’être un agent du Fléau. Emiade, bien qu’elle sache que des traitres se promenaient en liberté surveillée dans la cité, était sceptique. Elle assura toutefois le chevalier, qui pour elle n’était plus si mort que cela, qu’elle surveillerait discrètement le général pour s’en assurer.
Thassarian parut content de récupérer le phylactère. La Liche était sans force. Lourid, le squelette en armure qui servait le chevalier, se chargea de la tenir en respect pour que son maître ait les mains libres. « Nous avons des seigneurs du fléau à éliminer dans la ville d’En’Kilah » lui dit-il. Emiade ne voyait pas du tout les choses ainsi. « Nous ne sommes que deux... Des renforts seraient sans doute nécessaires » lui rétorqua-t-elle. « Mission Suicide... C’est ainsi qu’ils ont désigné notre expédition ici, à moi et mes hommes. L’un s'est enfui et les autres sont blessés. On m’envoie moi, un mort, à la mort. Voulez-vous m’aider ? »
Emiade avait oublié le froid depuis belle-lurette. Son esprit était en désordre. Elle, une prêtresse de l’Église de la Lumière, aider un chevalier de la mort ? Pourtant, il semblait si sincère dans sa détermination à servir l’Alliance et lutter contre le Fléau ! Que fallait-il penser de tout cela ? « Une fois ma mission remplie, et le fléau vaincu, j’accepterai ma mort. Je rejoindrai moi-même le royaume des morts, je vous en fais le serment. » Ainsi parlait le chevalier. Emiade ne put qu’éprouver une grande compassion pour cet homme, abandonné de tous, trahi jadis par Arthas, qui continuait de se battre pour son idéal. Tout non-mort qu’il était, il lui réchauffa le cœur. « Lutter contre l’Ombre, je ne peux le refuser, et quand tout cela sera fini, je parlerai de vous en clamant que vous étiez un héros » Lui promit-elle. « Le titre de héros est réservé aux vivants, je n’en ai pas besoin. Quand tout cela sera fini, je sombrerai dans l’oubli » rétorqua-t-il. Mais Emiade ne laissera jamais faire cela. Être un héros ne dépend pas d’un état de l’être, mais de ses actions. Pour la première fois de sa vie, elle se surprit à voir la non-mort d’une autre manière. Son empathie habituelle la conduisit vers une pensée qui lui était étrangère jusqu’à maintenant, celle qu’un non-mort pouvait avoir encore un cœur.
Les Grands Prêtres Talet’kha, Andorath et Naferset ont été abattus. En’Kilah était désormais sans guide et très affaibli.
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Avant de quitter Thassarian, Emiade appris de celui-ci que le Donjon de la Bravoure était probablement infiltré par le Fléau et le Culte des Damnés. Il soupçonnait le général Arlos lui-même d’être un agent du Fléau. Emiade, bien qu’elle sache que des traitres se promenaient en liberté surveillée dans la cité, était sceptique. Elle assura toutefois le chevalier, qui pour elle n’était plus si mort que cela, qu’elle surveillerait discrètement le général pour s’en assurer.