L'aube de l'obsidienne

Le mort-vivant attendait, le regard vitreux, vouté comme s'il ployait sous son propre poids. Il attendait, immobile. Le vent sec des Pins Argentés caressait son visage tiré. Ses souvenirs d'antan en ces lieux revenaient à lui comme il fermait les yeux, ombre volatile d'un passé bien révolu.

Tu ne devrais pas mettre cette cravate Eizzaar chéri, tu vas voir le Kirin Tor. Un habit plus cérémoniel serait plus à propos. 

Alors qu'il ouvrait doucement les yeux, le mage vérifia une dernière fois s'il était bien seul. morgendhal et Gildas étaient partis. La pile de cadavres fumait encore, seule les dépouilles d'une mage elfe et d'un Worgen avaient échappé aux flammes. Alors que Gildas et Morgendhal étaient partis avec le Worgen, le cadavre de l'elfe était sanglé au cheval du mage. Alors que plus personne n'était là pour le surveiller, Eizzaar commença ses préparatifs pour invoquer un portail de téléportation.

Quand tu auras eu cette promotion, il faudra que tu songes à rendre visite à mon père, tu sais. Il ne te mangera pas. Et Brise-Clémente est un endroit magnifique, cela pourrait même te plaire.

A peine arrivé, l'air croupi de Zéramas empli ses poumons rabougris. Le mort vivant traina sa charge jusqu'au laboratoire, où une chimiste l'attendait. L'échange fut très bref. "J'ai sa commande", lança-t-il. La chimiste, recouverte d'une longue robe verte à capuche fut tout aussi lapidaire. "Bien, je l'entends arriver. Va-t-en avant qu'elle ne te vois ici". Eizzaar ne se fit pas prier, tourna les talons et rejoignit le téléporteur central sans un bruit.
Dans l’intervalle, une silhouette féminine en armure apparu à l'entrée du laboratoire. "Mon sujet est-il là?"

Depuis, qu'était devenu Eizzaar ? Personne ne saurait le dire. Ce serait-il perdu dans une dimension étrangère à la suite d'un passage de portail raté ? Peut-être que le personne "féminine en armure apparue à l'entrée du laboratoire" pourrait le dire ? Mais qui était elle ?